Une robe cerise, légèrement voilée. Au nez, encore de la cerise, mais également de la groseille, du sureau, du citron confit…
La bouche accueillante et confortable – fruits à noyau, olive noire, romarin frais – les quelques tanins soyeux, posés délicatement sous une acidité juteuse, donnant un bel équilibre à ce vin frais et suave.
C’est sur le millésime 1999 que j’ai rencontré ce vin pour la première fois. Élaboré avec les fruits quasi défendus de quelques vieilles vignes du Minervois – Carignan, Alicante Bouchet, Aramon et Picpoul noir – mon palais, formé aux cépages internationaux, était quelque peu perturbé. « C’était ça le goût des vins du Midi d’antan/de l’époque… ? »
Depuis, je n’ai jamais manqué un seul millésime des Mal Aimés. Souvent, je le bois un peu frais, au printemps ou en été. Mais je me rappelle encore d’un jour pluvieux début novembre il y quelques années, où je l’ai servi chambré et carafé sur un émincé de bœuf aux cèpes… Alors poivre blanc s’est mêlé aux olives et cerises, comme douceur et générosité à l’acidité sèveuse.
Je vous conseille de le déguster, si jamais il en reste, car pour moi ce vin restera toujours une belle expérience de goût, une belle surprise, loin des sentiers battus des vins universels.