Ce dernier vendredi du vin de novembre, David nous propose de se pencher sur la philosophie de vie « Le gras c’est la vie ».
La première idée qui me vient à la tête, est de confirmer cette affirmation après une légère nuance : le gras c’est le goût ! C’est vrai pour le jambon, c’est vrai pour la viande, et toute sauce digne de ce nom multiplie ses saveurs à travers une bonne louche de crème ou de beurre. Pour rassurer ceux qui tiennent à garder leur ligne, je suis d’accord qu’il y a aussi des aliments et saveurs qui se défendent très bien sans graisses : les fruits et légumes (rappelez-vous, au moins 5 par jours !), le miel, le tofu, le thé… Mais c’est malgré toute une vérité inébranlable que la femme et l’homme aiment le gras au plus profond d’eux.
Et depuis 2012 on sait peut-être même pourquoi. Cette année là, des chercheurs américains affirmaient la possibilité qu’au-delà du salé, sucré, acide, amer et umami, nous savons détecter une sixième saveur qui est LE GRAS. Notre sensibilité et donc notre envie de gras seraient liées à un gène nommé CD36, un joli nom et surtout une bonne excuse pour les excès alimentaires habituels de la fin d’année. Mais rassurez vous, déjà en 2009 d’autres chercheurs, basques cette fois ci, ont affirmé qu’une consommation de deux verres de vin par jour réduirait considérablement l’accumulation de graisses dans notre foie.
Le vin joue donc un rôle essentiel dans notre équilibre alimentaire (nous le savions déjà !), et il joue bien évidemment aussi un rôle essentiel dans notre plaisir alimentaire. Le gras dans le vin, la rondeur, le volume, la douceur, c’est une sensation très agréable. C’est surtout la collaboration entre les sucres, l’alcool et le glycérol qui nous procure ce délice gustatif, mais on peut imaginer que la liste de constituants responsables est plus longue. Encore en 2012 (l’année officielle du gras ?) une thèse de l’Université de Bordeaux révélait l’existence de certaines molécules issues du bois de chêne, baptisées Quercotriterpénosides, qui peuvent apporter sucrosité et douceur aux vins élevés sous bois.
Pour terminer, j’aimerai vous conseiller un vin, ou plutôt un vigneron qui colle bien à la thématique : à Gigondas, Yves Gras élabore de merveilleux vins de la Vallée du Rhône. Avec rondeur et élégance, mais aussi marqués par la minéralité et la fraîcheur. Et si vous avez besoin d’inspiration pour un accord met-vin qui respecte le slogan « Le gras c’est la vie » à la ligne, c’est par ici : Boudin noir, Gigondas et les portes du paradis - Santa Roc d’Yves Gras et Rémy Pedreno