Je n’ai pas vraiment de préférence pour des vins d’assemblage ou de mono-cépage. Mais de temps en temps j’apprécie quand un cépage se défend tout seul dans le vin, donnant sa propre interprétation d’un terroir. Dans ce cas il s’agit d’un Carignan centenaire, donnant sa version des Aspres, terroir aride et caillouteux posé sur une dalle rocheuse à quelques dizaines de centimètres de profondeur seulement, situé dans le Minervois non loin de Carcassonne.
« Dans le Languedoc-Roussillon, plus grand vignoble de France, le millésime promet d’être "réussi, sous le signe de l’été indien », disait François Boudou, directeur de l’ICV 34 à l’époque du millésime 2008 (extrait de La DEPECHE ).
Frais et pluvieux au printemps, avec une arrière saison longue et ensoleillée, les vins méditerranéens de ce millésime sont considérés comme « atypiques », élégants et portés par la fraîcheur.
Le bouquet de ce Carignan est intense et puissant. D’abord dominé par des arômes de noisette et de raisin sec, il devient de plus en plus complexe dans le verre, présentant des notes de pruneau et de pain d’épices. Suave et doux en bouche, le vin est particulièrement fluide et agréable. Quelques tanins soyeux soulignent la fraîcheur en finale, donnant longueur et relief au palais. L’ensemble est généreux et savoureux, appelant une cuisine d’automne et d’hiver, des viandes en sauce patiemment mijotées avec des épices élégantes telle que la badiane, la cannelle ou le girofle.