Pour les Vendredis du Vin de ce mois de septembre, la cavisto-bloggeuse (ou blogo-cavista ?) Sandrine nous demande d’écrire sur la peau. N’importe laquelle. Ça tombe bien, car personnellement je suis à fleur de peau. Normal, c’est la période des vendanges et tout le monde en a après moi. C’est un moment glorieux et difficile à la fois, étant donné que j’attends patiemment dans la vigne pour passer à la casserole, ou plutôt à la cuve ou au pressoir. C’est un peu comme si j’étais suspendu au 7e étage et demi... (pour les cinéphiles).
Il faut savoir, que la plupart des gens ne m’aiment pas trop. Ils ont une nette préférence pour la pulpe, ma voisine, celle que je protège. Il paraît qu’elle est pulpeuse, juteuse et douce. Vous voyez le genre…
Heureusement il y des vigneronnes et des vignerons sur cette terre ! Eux au moins, ils m’estiment à ma juste valeur et ils savent que sans moi, leurs vins ne seraient pas les mêmes. Prenez le rosé par exemple. D’où croyez vous vient sa couleur si séduisante et charmante ? C’est moi qui en a le secret, portant les colorants naturels du raisin, les anthocyanes, dans ma peau… Eh, dans moi-même quoi. Et les tanins qui structurent vos rouges, qui titillent vos papilles et qui donnent la longévité à vos vins les plus précieux ? It’s me again ! Je permets aux levures sauvages de s’accrocher sur mon dos pendant notre voyage à la cave, on dit sur moi que je sais capturer les arômes de la nature environnante et que je suis la seule à savoir faire face aux champignons nuisibles. Pas surprenant alors que le peuple du vin m’aime, me chérie, me soigne et m’attend patiemment jusqu’à ma pleine maturité.
Alors, si vous passez à côté d’une cave ces jours ci, n’oubliez pas de me saluer. Je vous le rendrai bien.
PS : Ayez une pensée pour les pépins aussi. Véritables mal aimés, ils ont la vie vraiment dure…